Points clés du FiCS 2025 : Perspectives de la plénière et financement de la nutrition
Cette session de haut niveau a réuni les PDB, BMD et des institutions de financement du développement pour discuter de la collaboration en faveur d’un système financier plus inclusif. Les intervenants ont souligné le rôle des PDB dans le financement climatique, l’inclusion financière et le développement durable, mettant en avant des mécanismes de financement innovants et des partenariats stratégiques pour impulser un changement significatif.
Remarques de Clôture de la Plénière : Par les BPD, pour les BPD et au-delà : Rendre le système plus inclusif
Le 27 février 2025, de 09h00 à 10h30 à ICC1 – Auditorium 1, les modérateurs Maura Cravero et Rodrigo Salvado ont animé une session réunissant des représentants clés des Banques de Développement Public (BDP), des Banques de Développement Multilatérales (BDM) et des institutions de financement du développement pour explorer comment la collaboration peut favoriser l’inclusivité et l’impact.
Jin Liqun (AIIB) a mis en lumière les rôles complémentaires des BDM et des BDP, les BDM assurant la supervision stratégique et les BDP apportant une connaissance locale. Il a souligné que leur collaboration combine la vision descendante et les perspectives ascendantes, créant une dynamique qui va au-delà de la simple mise en commun des ressources financières pour favoriser l’innovation. Ilan Goldfajn (IADB) a souligné l’importance des BDP pour atteindre les parties prenantes locales et garantir que les initiatives de développement soient profondément ancrées dans les contextes nationaux. Il a cité le FICS Innovation Lab comme un exemple de plateforme réussie où les acteurs du développement co-créent des solutions pour promouvoir l’inclusion financière. Carlo Monticelli (Council of European Development Banks) a reconnu les partenariats solides entre les BDM et les BDP mais a souligné les défis de cofinancement, en particulier pour rendre les projets bancables. Il a mis en avant la nécessité d’un meilleur partage des connaissances et d’une approche plus axée sur le client pour améliorer l’accessibilité et la réactivité.
Serge Ekue (IDFC) a renforcé la nécessité de collaboration, notamment en matière de financement climatique. Il a souligné que les BDP doivent évoluer d’un rôle purement technique vers celui de facilitateurs stratégiques, rendant les projets plus attractifs pour les financiers grâce au renforcement des capacités et aux mécanismes de financement combinés. Achim Steiner (PNUD) a insisté sur l’importance de la propriété nationale dans la définition des priorités de développement durable. Il a souligné le rôle des BDP pour relier les cadres mondiaux aux réalités locales, garantissant que les initiatives soient à la fois pratiques pour les financiers et impactantes pour les communautés. Alvaro Lario (IFAD) a abordé le manque de financement dans l’agriculture, en particulier pour les petits exploitants, et a présenté la plateforme Agri-PDB comme un modèle pour l’extension des investissements. Il a appelé à l’accréditation, au renforcement des capacités et à la standardisation des meilleures pratiques pour renforcer le rôle des BDP dans le développement rural et l’inclusion financière.
Boitumelo Mosako (DBSA) a mis l’accent sur l’infrastructure comme pierre angulaire du développement économique. Elle a souligné le rôle de DBSA dans le soutien aux gouvernements sous-nationaux par le biais d’une assistance technique ciblée et de financements pour améliorer l’exécution des projets. Mafalda Duarte (Green Climate Fund) a appelé à débloquer des capitaux provenant de diverses sources, combinant investissements publics et privés pour accélérer les transitions vers la durabilité. Elle a également encouragé les systèmes financiers à être réorientés pour soutenir efficacement les objectifs climatiques. Crispian Oliver (Presidential Climate Commission) a introduit les plateformes nationales comme moyen d’intégrer le financement des BDM et des BDP, assurant que les gouvernements nationaux dirigent l’agenda tout en apportant le soutien nécessaire des institutions mondiales.
La session a souligné que la collaboration, l’innovation et les approches nationales sont essentielles pour rendre le financement du développement plus efficace et inclusif, en mettant l’accent sur l’alignement des priorités, le renforcement des mécanismes financiers et le renforcement du rôle des BDP dans le développement durable.
Financer la nutrition : Libérer la puissance des Banques de Développement Public
Le 28 février 2025, un événement parallèle sur la nutrition a eu lieu au Westin Seal & Robben Island de 8h à 9h30. La session s’est concentrée sur le partage des expériences des BDP et BDM, la promotion des investissements multisectoriels en nutrition et des exemples concrets, l’exploration des mécanismes de financement concessionnels et la préparation des messages clés pour la session FiCS du 28 mars au Sommet N4G à Paris.
Afshan Khan (UN/SUN Movement) a souligné l’urgence d’élargir les services de nutrition maternelle et infantile et d’utiliser les BDP et les IFI pour mobiliser les capitaux privés. Elle a mis en avant le financement mixte comme un outil pour réduire les risques des investissements et a appelé à des structures de financement plus solides et à des résultats mesurables. Dr. Babatunde Omilola (AfDB) a présenté le Plan d’Action Multisectoriel de Nutrition de l’AfDB, qui a augmenté les investissements en nutrition de 0,7 à 4,9 milliards de dollars, et a mis en avant des outils pratiques comme le « marqueur de nutrition » et les initiatives Banking on Nutrition et African Leaders for Nutrition (ALN). Il a également noté que l’Afrique perd 25 milliards de dollars chaque année en raison de la malnutrition. Pieternel Boogaard (IFAD) a souligné l’approche de l’IFAD, avec 60 % de projets sensibles à la nutrition. L’IFAD promeut des aliments nutritifs abordables et localement disponibles ainsi que des outils financiers innovants, tels que les obligations axées sur la nutrition.
Aparnaa Somanathan (World Bank) a souligné le rôle de la Banque dans la génération de données probantes, le suivi des budgets et l’intégration de la nutrition dans l’agriculture et la protection sociale. Elle a cité des initiatives intégrées de nutrition en Inde et au Rwanda. Jean-Baptiste Sabatié (Proparco/AFD) a parlé de l’initiative FARM, qui mobilise 200 millions d’euros par an pour soutenir l’agro-industrie africaine, y compris les projets avicoles et de transformation alimentaire, en utilisant des mécanismes de réduction des risques et l’engagement du secteur privé. Stella Nordhagen (GAIN) a présenté le fonds de financement mixte N3F, qui fournit entre 300 000 et 3 millions de dollars de financement par dette aux PME dans les secteurs sensibles à la nutrition, surmontant les obstacles tels que les risques perçus par les investisseurs.
Les parties prenantes ont partagé des idées clés. Mme Takahashi (JICA) a souligné l’investissement en nutrition de 1 milliard de dollars de la JICA en 2021-2022, en mettant l’accent sur les prêts politiques, le financement mixte et les obligations ESG pour étendre les projets sensibles à la nutrition. Thierry Latreille (Agri-PDB Platform) a noté que la nutrition reste sous-prioritaire dans les stratégies des BDP et a souligné les efforts de la coalition en matière de sensibilisation, de renforcement des capacités et d’assistance technique. Helena Guarin (EU/INTPA) a présenté les mécanismes financiers de l’UE, tels que le ABC Fund, pour améliorer l’accès des petits exploitants au financement de la nutrition et a appelé à une meilleure mesure de l’impact. Ambassadeur Brieuc Pont (France/N4G Summit) a conclu en soulignant que la nutrition est essentielle pour la transformation économique, avec des rendements de 23 à 53 dollars par dollar investi. Il a exhorté les BDP à renforcer leurs engagements et à intégrer la nutrition dans les stratégies de développement en préparation du Sommet N4G à Paris.
En conclusion, la session a souligné le rôle crucial des BDP et des IFI dans la promotion des investissements sensibles à la nutrition, en mettant l’accent sur le financement mixte et les stratégies innovantes. Les principales parties prenantes ont souligné la nécessité de renforcer les cadres de financement et la collaboration pour élargir les initiatives nutritionnelles, en exhortant les BDP à intégrer la nutrition dans les stratégies de développement avant le Sommet N4G à Paris.
Cérémonie de clôture
La session plénière du FiCS a eu lieu le 28 février 2025 de 14h00 à 15h30 à l’ICC1 – Auditorium 1, modérée par Stephen Grootes, Jimmy Mohaya et Enoch Godongwana. La session a mis en lumière le potentiel transformateur des Banques de Développement Public (BDP) pour relever les défis mondiaux, tout en soulignant la nécessité d’approches innovantes et communautaires pour le financement.
Antonella Baldino (ICS) a souligné le leadership des BDP dans l’utilisation du sport, de l’art et de la culture pour promouvoir le développement durable. Elle a plaidé pour une approche structurée pour établir ces secteurs comme des classes d’actifs crédibles, mettant en avant leur potentiel transformateur pour favoriser le progrès. Christelle Kalhoule (FORUS) a insisté sur la nécessité de repenser le financement du développement face au changement climatique et aux crises, en mettant l’accent sur la place des communautés et de la dignité humaine au cœur des solutions. Elle a appelé à des principes tels que la participation communautaire, le développement local et la justice climatique, exhortant les BDP à redéfinir la finance mondiale pour qu’elle soit plus démocratique et réactive. Federica Diamanti (IFAD) a souligné l’importance du multilatéralisme et de l’inclusion financière, notant qu’un tiers des membres de FiCS sont des BDP. Elle a appelé à une plus grande convergence des modèles de financement pour soutenir les objectifs de développement. Boitumelo Mosako (DBSA) a mis l’accent sur l’intégration régionale comme un élément clé de l’inclusion financière, plaidant pour une collaboration renforcée entre les IFI et des solutions basées sur les données pour surmonter les barrières à l’investissement. Jin Liqun (AIIB) a exhorté les BDP à équilibrer les priorités nationales avec les défis mondiaux en élargissant les mécanismes de financement innovants. Enfin, le président de FiCS Remy Rioux a posé des questions réflexives sur la mesure du succès, soulignant que le véritable succès réside dans l’engagement collectif pour un financement impactant, au-delà des simples indicateurs.